Des choix éclairés en matière énergétique dans notre commune

Protéger l’environnement et les citoyen·ne·s constitue l’un des plus grands défis du 21e siècle. Réduire notre consommation d’énergies fossiles, coûteuses et polluantes, sur lesquelles nous n’avons que peu de contrôle, passe par une diminution significative de la consommation globale, suivie d’un développement ambitieux des énergies renouvelables que les citoyen·ne·s et les pouvoirs publics doivent se réapproprier.

Il est crucial de préserver une planète viable en termes d’émissions de gaz à effet de serre, de pollution et d’utilisation rationnelle des ressources, tout en visant une justice climatique globale et universelle.

Pour cela, une politique en trois phases est nécessaire : éviter la consommation, diminuer la demande, et favoriser la transition vers une amélioration durable.

Les communes jouent un rôle clé dans cette transition, en agissant de manière exemplaire et en établissant des contacts concrets avec les citoyen·ne·s et les entreprises locales.

1. Se donner les moyens de ses ambitions

La Convention des Maires et ses plans d’action énergie-climat

La nécessité de réduire fortement les émissions de gaz à effet de serre est indiscutable. De nombreuses villes et communes s’engagent, dans le cadre de la Convention des Maires, à atteindre des objectifs de décarbonisation variés.

• Nous intégrerons des mesures d’adaptation dans notre plan énergie-climat pour faire face aux sécheresses, vagues de chaleur et inondations qui touchent nos territoires. Si ce n’est pas encore le cas, nous établirons des plans d’actions détaillés pour réduire les émissions de gaz à effet de serre sur le territoire communal. Cela inclut le développement d’une mobilité durable, l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments publics, privés et tertiaires, ainsi que l’installation d’infrastructures de production d’énergie renouvelable et de batteries.

Ces objectifs doivent être revus à la hausse afin d’atteindre une réduction de 55 % des gaz à effet de serre par rapport aux niveaux de 1990, en adéquation avec le Fit for 55 et le Green Deal Européen. Les mesures d’adaptation au changement climatique devront également y figurer.

• Nous adopterons un plan énergie-climat visant une réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport à 1990, avec une participation citoyenne pour identifier les mesures à mettre en place au niveau communal, en tenant compte de la nécessité de réduire la demande d’énergie tout en garantissant une vie digne à tous.

Une administration forte pour mettre en œuvre les plans énergie-climat

Pour mener à bien ces projets, chaque commune devra désigner une personne ou un service responsable de leur coordination, équipé des outils nécessaires pour traiter et analyser les données essentielles. Ce·tte coordinateur·trice doit avoir les prérogatives pour travailler en transversalité avec tous les départements de l’administration, garantissant ainsi l’opérationnalisation des mesures adoptées.

• Nous intégrerons le plan énergie-climat dans le plan stratégique de développement communal pour assurer la mise en œuvre effective des mesures adoptées.
• Un·e coordinateur·trice à temps plein sera engagé·e de manière pérenne, disposant de la légitimité nécessaire pour coordonner les mesures du plan énergie-climat.
• Dans les grandes villes, nous créerons un service dédié à la coordination des plans énergie-climat.
• Nous garantirons que le·la coordinateur·trice dispose des outils et des ressources nécessaires pour mettre en œuvre ces mesures.
• Un suivi régulier des réalisations sera effectué lors des réunions de direction de l’administration communale, avec une communication transparente auprès des citoyen·ne·s.

2. Diminution de la consommation d’énergie

Optimisation énergétique des bâtiments et de la flotte communale

Les villes et communes doivent agir sur la performance et l’efficacité énergétique de leurs bâtiments. Cela permettra non seulement de réduire la consommation d’énergie, mais aussi d’affirmer l’exemplarité des acteurs publics. Un bilan énergétique de notre patrimoine communal sera réalisé, accompagné d’une vision de long terme pour la rénovation.

Les communes mettent également à disposition des logements publics et des places en crèche ou en maison de repos. Pour garantir une vie digne à tous et protéger les plus vulnérables des crises liées aux énergies fossiles, l’isolation de ces bâtiments doit être une priorité.

• Nous établirons un cadastre et un plan de décarbonation pour les bâtiments communaux, en commençant par les écoles et les structures sociales.
• Nous nous concentrerons sur l’isolation des logements publics, des crèches et des maisons de repos.
• Tous les nouveaux bâtiments publics seront conçus pour être zéro carbone, et nous privilégierons des procédés d’architecture bioclimatique pour toutes les infrastructures.
• Nous intégrerons des clauses environnementales strictes dans nos marchés publics, notamment concernant l’utilisation de matériaux durables.
• Nous travaillerons sur l’éclairage communal pour réduire notre consommation, en nous inspirant des projets d’ORES visant à éteindre l’éclairage public de minuit à 5h dans près de 200 communes wallonnes, et en développant des systèmes d’éclairage intelligent.
• Nous avancerons dans la décarbonisation de notre flotte de véhicules, en réduisant leur nombre et en électrisant les véhicules restants.

Soutien à l’économie d’énergie des commerces et des ménages

Les communes ont un rôle crucial à jouer pour soutenir les commerces sur leur territoire. En délivrant des permis, en instaurant des réglementations favorables, et en créant des infrastructures adaptées, nous pouvons encourager le développement d’activités commerciales respectueuses de l’environnement.

Les communes doivent également sensibiliser leurs résident·e·s à la consommation d’énergie. Cela passe par l’information et des actions ciblées sur les zones nécessitant des améliorations en matière d’isolation.

• Nous informerons les citoyen·ne·s sur l’importance de la rénovation et de l’isolation via divers canaux (thermographies aériennes, campagnes de sensibilisation, etc.).
• Nous partagerons régulièrement des rapports transparents sur les avancées en matière d’économie d’énergie.
• Nous sensibiliserons le personnel et les élèves à la nécessité de réduire leur consommation énergétique.
• Nous financerons une thermographie aérienne pour identifier les déperditions de chaleur des bâtiments communaux, afin d’aider chaque résident·e à améliorer l’isolation de leur habitation.

3. Production d’énergies renouvelables

Développement des énergies renouvelables adaptées aux réalités locales

Les capacités de production d’énergie renouvelable seront réparties sur tout le territoire, avec des unités à taille humaine au service des citoyen·ne·s. Chaque commune doit rapidement évaluer le potentiel renouvelable de son territoire et organiser des discussions pour favoriser l’acceptabilité citoyenne de ces projets.

Les énergies renouvelables à développer incluent :

• Le photovoltaïque, privilégiant les zones artificialisées et les toitures, tout en respectant la fonction nourricière des sols.
• La biomasse durable, respectant des critères de durabilité stricts et valorisant principalement les déchets (alimentaires, agricoles, issus de la gestion durable des forêts, etc.).

Communautés d’énergie

Les communes doivent jouer un rôle actif dans la création de communautés d’énergie renouvelable, permettant le partage d’énergie entre citoyen·ne·s, entreprises et pouvoirs publics. Ces initiatives donneront accès à une énergie abordable à celles et ceux qui n’ont pas pu investir dans des panneaux photovoltaïques. Les grandes toitures communales sont des lieux idéaux pour développer ces projets.

• Nous encouragerons le développement de communautés d’énergie avec participation communale et soutiendrons les projets citoyens.

Projets éoliens avec participation communale et citoyenne

Pour les projets éoliens, les communes doivent négocier avec les investisseurs privés afin qu’une partie des éoliennes soit détenue par la commune et les citoyen·ne·s. Le cadre de référence éolien de la Région wallonne préconise une participation de 24,99 % du capital des projets pour les communes et coopératives. En outre, la Pax Eolienica II impose aux promoteurs de solliciter une participation citoyenne de 50 %.

Pour illustrer l’importance d’une telle réappropriation, un parc éolien de 7 turbines de 3 MW chacune pourrait rapporter 58 millions d’euros à la communauté locale si développé localement, contre seulement 7 millions d’euros par une entreprise internationale.

• Dans une vision de développement renouvelable communal et intercommunal, nous soutiendrons les projets éoliens en concertation avec les citoyen·ne·s et participerons activement à leur mise en œuvre.